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Ad fratres in eremo – Extraits

                (Traduction par E. H.)

 

A ceux qui se retirent dans le désert“

(intérieur et/ou extérieur) et qui souhaitent

mettre le Christ au centre de leur vie.

Sermon 3

Sur l'esprit de silence

Le silence, mes Frères et Sœurs, vous est d’autant plus suprêmement nécessaire que êtes occupés à rechercher le désert. Tout ce qui n’édifie pas se change en danger pour celui qui parle et pour ceux qui écoutent. Que notre langue en effet suive le bon sens et la raison et non notre volonté. Le discours vain est le signe d’une conscience vaine. En effet, tel tu es, telles seront tes conversations et tel ton esprit se découvrira ; tel tu seras dans tes actions concrètes, tel tu te découvriras dans tes paroles (…)   Le verbiage conduit toute personne à se ridiculiser elle-même, à se départir de sa dignité, s’arrogeant pour soi tous les honneurs,  et s’exposant ainsi à se faire une grande quantité d’ennemis (…) .

Ta langue, circoncis-la par la maturité de ta discrétion ! ô quam sanctum est os, ô combien sainte la bouche d’où ne sortent que des entretiens célestes. Ta vie ne doit pas se passer sur la place publique mais plutôt en habitant ta cellule intérieure… Tu n’as point à t’occuper d’une famille mais des âmes des familles, au moyen de l’Oraison… Es-tu interrogé ? Le mieux est de réponde brièvement plutôt que de s’étendre sans fin, en une conversation indiscrète. Le verbiage est-il autre chose qu’une semence ne portant aucun fruit ? ô bavard, rougis et considère ta grande misère… Qu’es-tu donc devenu sinon le sel sans saveur qui ne peut plus rien assaisonner ? Tu es vraiment infructueux et tu rends stériles ceux qui t’écoutent. ô bavard, tu deviens menteur, car rarement tu désires la vérité.

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