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In Corpore Sano
 

« Mens sana in corpore sano »

dit la sagesse antique empruntée à Juvénal,

​poète romain de la fin du 1er siècle...

C'est la qualité de ce qui entre en nous

qui déterminera le rapport harmonieux

de notre intériorité

toujours premièrement  choisie.

Dans une perspective spirituelle,

et surtout dans la tradition monastique, 

la vie chrétienne est  « animée »

par une alimentation simplifiée,

vivante et le moins possible transformée,

associant toujours le corps

à la spiritualité de toute la personne

qui cherche Dieu en toute chose

simplement connaissable !

C'est par le goût du réalisme

des aliments bruts, touchés, reconnus,

mastiqués pour eux-mêmes et identifiés,

que toute la personne communiera

 à la simplicité du Créateur

qui  ne cesse de créer !

Ce qui est artificiel et complexe

ne conduira pas facilement

à la connaissance de Dieu qui crée en nous.

De même, la sobriété et la retenue​

dans le manger et la garde de la langue

servira  toujours cette union à Dieu

considérée comme primordiale.

 

Le rapport concret 

 à notre incarnation vivante

prendra  en compte l'écoute du corps

pour l'unité de toute la personne ...

Le vieil adage populaire

"il ne faut pas trop s'écouter"

est dans cette perspective,

la grosse bêtise de la "sagesse"

dite populaire qui a toujours

ignoré le sens de la corporéité humaine  !

Le manichéisme est passé

dans toutes les mentalités.

Trop souvent notre corps est d'ailleurs à la traîne

de ce que nous lui faisons souvent subir à son insu,

sans réflexion, analyse sur soi, ni recul,

sans prise en compte effective de ce qu'il préférerait

pour pouvoir s'associer

à notre quête spirituelle

et même pour la faciliter...

 

Nous  lui intimons

l'ordre de se taire et de toujours

devoir considérer comme normales,

les ingérences habituellement 

contraires à son bien !

Invariablement nous les lui infligeons même...

C'est pourtant pour la connaissance de soi

 par et pour la connaissance de Dieu

 que  « l'écoute de notre corps »

et de ce qu'il veut nous « dire »

  nous introduira effectivement

dans les premiers degrés

de la véritable intériorité chrétienne.​

 

La qualité de ce qui vient de l'extérieur

servira ou non

l'éclosion de la vie et de l'unité intérieure !

On ne pourra prier 

sans comprendre comment on vit

et comment on se nourrit de nourriture,

d'images, de sons, d'idées, de sentiments,

de ressentiments, de fantasmes,

de représentations passionnées,

de gourmandises mentales ou physiques,

de souvenirs funestes, d'actes manqués,

de jugements intérieurs inutiles,

de ruminations chagrines,

de susceptibilités, d'inquiétudes multiples

ou d'émotions contradictoires...

Tout ne dépend certes, pas de nous

mais ​l' « alimentation active »

de ce qui entre en nous

est possiblement à notre initiative,

lorsque l'on comprend que tout est lié

dans la vie humaine

et que tout se retrouvera toujours

dans la vie spirituelle...

"Les new agers"  de tous poils

qui ont malheureusement réduit Dieu à une énergie

ont au fond, une bonne intuition :

ils ont réagi de manière ésotérique

au manque de prise en compte du corps

que l'on rencontre très habituellement

dans les grandes religions

et tout particulièrement en occident !

Leur quête n'est évidemment plus chrétienne ;

elle est cabalistique et subjective.

C'est à nous de leur montrer

que le Christianisme s'il est bien compris,

ouvre à l'ère "de l'homme nouveau" !

« Ton corps est un ami

qui voudrait  bien pouvoir te parler...

et non un chien qui doit dormir

au dehors de toi-même ! »

L'image du chien n'est pas anodine;

elle est patristique !

Ton chien même quand il mord,

deviendra ton allié s'il est associé à tes idéaux !

Qui ne travaille pas à un rapport tempéré

et ordonné à son corps,

est dans la tradition monastique,

une personne qui, par ignorance,

retarde avec plus ou moins de conscience

son Chemin spirituel de re-conversion

et l'ascension de son être tout entier

en Dieu par le Christ...

 

 "Je suis mon corps" 

pour connaître Dieu !

Et connaître Dieu passera toujours

par se connaître soi-même,

corps et âme !

 Tenter de les réconcilier intentionnellement

sans jamais de répit tant que nous vivrons

dans notre corps,

constituera l'un des objectifs

de la spiritualité chrétienne "totale" !

Elle est bien là,  "la hauteur, la largeur

et la profondeur" de l'enjeu d'un Chemin de Vie

même terrestre,  qui se prépare à devenir céleste !

 

Car comme toujours, c'est te terrestre

assumé et transcendé par la grâce

qui permet le céleste

afin d'éviter

la dichotomie perpétuellement préjudiciable

entre mon corps et mon âme désarticulés !

 

En cela, la voie monastique est royale

pour avancer vraiment sur ces questions  essentielles, 

et la Tradition chrétienne

dispose d'un grand patrimoine thérapeutique

malheureusement

complètement ignoré des catholiques !

C'est sans doute à cause de cet état de fait

que les plus maladroitement intuitifs

se jettent dans l'ésotérisme...,

Les autres qui n'ont de toute façon rien vu 

de la nécessité d'une unification

pour réparer avec le Christ

les dégâts du péché des origines,

ont perdu la moitié d'eux-mêmes en route

et préfèrent ne pas trop chercher à se comprendre...

Pas très chrétien tout cela !

"Asinus meus" !

Mon corps est mon âne !

Un bon âne mais qui s'apprivoise doucement,

sinon il meurt à côté de moi

sans même que je m'en sois aperçu...

Il  se peut même qu'il soit déjà mort,

avant même

que mon être ait rendu le dernier souffle !

 Eric HERTH

    prêtre catholique

Etudes en Théologie spirituelle

des Pères de l'Eglise et des Auteurs chrétiens

à l'Institut de Spiritualité

de l'Université Grégorienne de Rome

eric.herth62@gmail.com 

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