CIBUS HODIE
"Créée à l'image de son Créateur,
la créature raisonnable est capable de s'unir
étroitement à Celui dont elle est l'image ! "
AELRED de RIEVAULX
(XIIème)
Par le Ciel et avec les étoiles du pèlerin
Le choix de l'intériorité
par la connaissance et la fréquentation des textes anciens
(patrimoine spirituel oriental et occidental catholique)
I t e r s i d e r e u m
donne un accès facilité
aux Pères de l'Eglise et aux Auteurs chrétiens
Aurorae nuntiae 15/6
Jean de la Croix ou les esquisses de l'amour par la foi
Jean de la Croix, Le Cantique spirituel
Lex orandi/lex credendi
In Corpore Sano
« Mens sana in corpore sano »
dit la sagesse antique empruntée à Juvénal,
poète romain de la fin du 1er siècle...
C'est la qualité de ce qui entre en nous
qui déterminera le rapport harmonieux
de notre intériorité
toujours premièrement choisie.
Dans une perspective spirituelle,
et surtout dans la tradition monastique,
la vie chrétienne est « animée »
par une alimentation simplifiée,
vivante et le moins possible transformée,
associant toujours le corps
à la spiritualité de toute la personne
qui cherche Dieu en toute chose
simplement connaissable !
C'est par le goût du réalisme
des aliments bruts, touchés, reconnus,
mastiqués pour eux-mêmes et identifiés,
que toute la personne communiera
à la simplicité du Créateur
qui ne cesse de créer !
Ce qui est artificiel et complexe
ne conduira pas facilement
à la connaissance de Dieu qui crée en nous.
De même, la sobriété et la retenue
dans le manger et la garde de la langue
servira toujours cette union à Dieu
considérée comme primordiale.
Le rapport concret
à notre incarnation vivante
prendra en compte l'écoute du corps
pour l'unité de toute la personne ...
Le vieil adage populaire
"il ne faut pas trop s'écouter"
est dans cette perspective,
la grosse bêtise de la "sagesse"
dite populaire qui a toujours
ignoré le sens de la corporéité humaine !
Le manichéisme est passé
dans toutes les mentalités.
Trop souvent notre corps est d'ailleurs à la traîne
de ce que nous lui faisons souvent subir à son insu,
sans réflexion, analyse sur soi, ni recul,
sans prise en compte effective de ce qu'il préférerait
pour pouvoir s'associer
à notre quête spirituelle
et même pour la faciliter...
Nous lui intimons
l'ordre de se taire et de toujours
devoir considérer comme normales,
les ingérences habituellement
contraires à son bien !
Invariablement nous les lui infligeons même...
C'est pourtant pour la connaissance de soi
par et pour la connaissance de Dieu
que « l'écoute de notre corps »
et de ce qu'il veut nous « dire »
nous introduira effectivement
dans les premiers degrés
de la véritable intériorité chrétienne.
La qualité de ce qui vient de l'extérieur
servira ou non
l'éclosion de la vie et de l'unité intérieure !
On ne pourra prier
sans comprendre comment on vit
et comment on se nourrit de nourriture,
d'images, de sons, d'idées, de sentiments,
de ressentiments, de fantasmes,
de représentations passionnées,
de gourmandises mentales ou physiques,
de souvenirs funestes, d'actes manqués,
de jugements intérieurs inutiles,
de ruminations chagrines,
de susceptibilités, d'inquiétudes multiples
ou d'émotions contradictoires...
Tout ne dépend certes, pas de nous
mais l' « alimentation active »
de ce qui entre en nous
est possiblement à notre initiative,
lorsque l'on comprend que tout est lié
dans la vie humaine
et que tout se retrouvera toujours
dans la vie spirituelle...
"Les new agers" de tous poils
qui ont malheureusement réduit Dieu à une énergie
ont au fond, une bonne intuition :
ils ont réagi de manière ésotérique
au manque de prise en compte du corps
que l'on rencontre très habituellement
dans les grandes religions
et tout particulièrement en occident !
Leur quête n'est évidemment plus chrétienne ;
elle est cabalistique et subjective.
C'est à nous de leur montrer
que le Christianisme s'il est bien compris,
ouvre à l'ère "de l'homme nouveau" !
« Ton corps est un ami
qui voudrait bien pouvoir te parler...
et non un chien qui doit dormir
au dehors de toi-même ! »
L'image du chien n'est pas anodine;
elle est patristique !
Ton chien même quand il mord,
deviendra ton allié s'il est associé à tes idéaux !
Qui ne travaille pas à un rapport tempéré
et ordonné à son corps,
est dans la tradition monastique,
une personne qui, par ignorance,
retarde avec plus ou moins de conscience
son Chemin spirituel de re-conversion
et l'ascension de son être tout entier
en Dieu par le Christ...
"Je suis mon corps"
pour connaître Dieu !
Et connaître Dieu passera toujours
par se connaître soi-même,
corps et âme !
Tenter de les réconcilier intentionnellement
sans jamais de répit tant que nous vivrons
dans notre corps,
constituera l'un des objectifs
de la spiritualité chrétienne "totale" !
Elle est bien là, "la hauteur, la largeur
et la profondeur" de l'enjeu d'un Chemin de Vie
même terrestre, qui se prépare à devenir céleste !
Car comme toujours, c'est te terrestre
assumé et transcendé par la grâce
qui permet le céleste
afin d'éviter
la dichotomie perpétuellement préjudiciable
entre mon corps et mon âme désarticulés !
En cela, la voie monastique est royale
pour avancer vraiment sur ces questions essentielles,
et la Tradition chrétienne
dispose d'un grand patrimoine thérapeutique
malheureusement
complètement ignoré des catholiques !
C'est sans doute à cause de cet état de fait
que les plus maladroitement intuitifs
se jettent dans l'ésotérisme...,
Les autres qui n'ont de toute façon rien vu
de la nécessité d'une unification
pour réparer avec le Christ
les dégâts du péché des origines,
ont perdu la moitié d'eux-mêmes en route
et préfèrent ne pas trop chercher à se comprendre...
Pas très chrétien tout cela !
"Asinus meus" !
Mon corps est mon âne !
Un bon âne mais qui s'apprivoise doucement,
sinon il meurt à côté de moi
sans même que je m'en sois aperçu...
Il se peut même qu'il soit déjà mort,
avant même
que mon être ait rendu le dernier souffle !