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Dernière mise à jour : 25 oct.

Correspondance spirituelle 1910-1921

avec le Père Agostino,

avec le Père Benedetto,

Extraits - Traduction à partir de l'italien


"Si le Dieu très grand a établi dans sa miséricorde

d'épargner les souffrances de mon corps en

allégeant mon exil sur terre, comme je l'espère,

je mourrai très heureux puisqu'aucun autre désir

ne me retient ici-bas..."


"Ce qui me chagrine, c'est de ne pouvoir prouver

à Dieu mon infinie reconnaissance par les actes,

comme cela serait mon désir..."


"J'ai reçu tant de forces et tant de grâces du

Seigneur, pour supporter avec une sincère

résignation les nombreuses mortifications

auxquelles je suis sujet de jour en jour..."


"Je pleure et gémis beaucoup, aux pied de Jésus

Eucharistie et souvent, il me semble que je suis

réconforté. Pourtant, il me semble aussi que

quelquefois, Jésus se cache à mon âme ...

Dites-moi un peu mon Père, comment je dois

me comporter... "


"Jésus me dit que, dans l'amour, c'est Lui qui me

rend heureux ! Dans la souffrance en revanche,

c'est moi qui Le rend heureux. Oui, j'aime la croix

et la croix seule. Je l'aime parce que je la vois

toujours sur les épaules de Jésus-Christ. Et Il

se rend bien compte que toute ma vie et mon

cœur Lui sont totalement consacrés, à Lui et à

Ses souffrances..."


"Lorsque Jésus veut me faire savoir qu'Il m'aime,

Il me fait goûter les plaies de Sa passion, ses

épines, ses angoisses. Quand Il veut me donner

de la joie, il me remplit le cœur de cet Esprit qui

n'est que Feu. Je ne veux rien d'autre que Jésus."


"Si donc j'ai été trouvé digne de souffrir avec et

comme Jésus, n'est-ce pas suffisant pour que je

cherche humblement à vivre caché des hommes ?"


"Dieu m'a dit -c'est sous la croix que l'on apprend

à aimer, et je ne la donne pas à tous, mais

seulement aux âmes qui me sont les plus chères

car les plus proches. Ils me laissent seul de jour

comme de nuit dans leurs églises et ne se

soucient plus du sacrement de l'Autel. Mon cœur

est oublié et personne n'a plus souci de Mon

Amour ! Pour beaucoup, ma Maison est devenue

un théâtre.-"


"En parlant de certains dignitaires de l'Eglise,

Il me dit encore : - ce sont des bouchers;

Ne crois pas que Mon agonie n'ait duré que trois

heures... Non, à cause des âmes que J'ai le plus

comblé de bienfaits, elle durera jusqu'à la fin

du monde. L'indifférence et le sommeil de mes

ministres rendent Mon agonie plus pénible..."


"N'est-il pas vrai que, si Dieu veut, je dépasserai

cette correspondance avec lui et pourrai alors

embrasser mon Père spirituel ? Si vous saviez

combien j'éprouve d'impatience..."


"Chaque fois que Jésus m'offre de nouvelles

croix, Il me répète : 'J'ai l'habitude de préparer

les pierres qui doivent entrer dans la composition

de l'édifice spirituel par des coups de scalpels

salutaires et répétés et par de bons nettoyages...-"


"La vanité est d'autant plus à craindre qu'il n'y a

pas de vertu pour s'y opposer. En effet, à chaque

vice correspond une vertu contraire :

la colère se combat par la mansuétude, l'envie

par la charité, l'orgueil par l'humilité, et ainsi

de suite. Seule la vanité n'a pas de vertu con-

traire. Elle s'insinue même dans les actes les

plus saints, et jusque dans l'humilité si l'on y

prend pas garde... Tout ce qui est mal naît du

mal. Seule la vanité procède du bien, et c'est

pourquoi elle n'est pas éteinte par le bien, mais

au contraire s'en nourrit..."


"Cessons de nous angoisser car c'est vraiment

une perte de temps pour l'éternité. Mais il y a

pire : à cause de notre fragilité et de la puissance

du démon, ces angoisses qui en soi peuvent être

très saintes, souillent toujours nos meilleures

actions à cause de notre manque de confiance

en la bonté de Dieu pour nous..."


"Rappelons-nous toujours que c'est bien à cause

de leur manque de confiance que le plus grand

nombre de l'immense peuple qui errait dans le

désert n'est pas entré dans la Terre Promise !

Même Moïse, celui qui les guidait, a connu cela

quand il hésita à frapper la pierre d'où l'eau

devait jaillir pour désaltérer un peuple si assoiffé !

C'est notre amour pour Jésus seulement qui seul

chassera nos craintes."


"Ne cessons pas de prier le Seigneur pour deux

choses : pour qu'Il fasse grandir en nous l'amour

et la crainte ; en effet, c'est par l'amour que nous

resterons dans les voies du Seigneur et par

la crainte que nous regarderons où nous mettons

les pieds..."


"Considérant la haine que les hommes portent à

Jésus, on dirait qu'Il ne les a jamais aimés !"


"S'il y a bien une chose que je sais en toute vérité

et certitude, c'est que mon cœur aime Dieu infini-

ment plus que mon intelligence ne peut Le com-

prendre ! Nul doute ne m'a jamais effleuré

là-dessus."


"Voici comment je fais habituellement mon

oraison : dès que je me mets à prier, mon âme se

recueille dans une paix, une tranquillité

inexprimable. Mes sens sont comme en suspens

à l'exception de l'ouïe qui ne l'est pas toujours.

L'intelligence intervient rarement dans ma prière.

Mais il m'arrive très souvent que, à certains

moments où la pensée de Dieu , qui m'est

toujours présente, s'éloigne un peu de mon

esprit, je me sente touché par Notre Seigneur

au centre de mon âme, d'une façon si pénétrante

et si suave, que la plupart du temps, j'éprouve

la douleur de mon infidélité tout autant que

le réconfort de mon Père céleste et bon,

si attentif et si présent. Parfois, mon esprit

demeure au contraire dans une grande

sécheresse... J'ai l'impression d'être dans

l'impossibilité de me recueillir et d'entrer en

oraison malgré mon ardent désir. Mais quand

l'Epoux du Ciel m'inspire une grande dévotion

d'esprit, je suis alors transformé en un instant,

et tellement comblé de grâce surnaturelles que

je pourrais défier l'empire de Satan tout entier !"


"Ce que je puis dire à propos de l'oraison, c'est

que mon âme se perd en Dieu complètement,

et elle tire un plus grand profit de ces moments

qu'en plusieurs années d'exercices spirituels

faits avec beaucoup d'efforts !"


"Lorsqu'elle traverse des moments de

souffrance intérieure, l'âme s'apaise soit parce

que le Seigneur lui donne un avant-goût de ce

à quoi elle aspire, soit parce qu'Il lui révèle

intimement des choses élevées qui ne se

comprennent pas avec la raison. L'âme saisit

alors qu'elle ne pourra Le servir comme elle

le pensait et comme elle le voulait mais selon

ce que Lui seul permet..."


"La plupart du temps, mes conversations avec

les autres me sont pénibles, exception faite

de ceux avec lesquels je puis parler de Dieu

et des choses de l'âme. C'est bien pourquoi

je préfère la solitude. Quand des conversations

sans intérêt se prolongent et que je ne peux

m'y soustraire, je dois me faire violence

intérieurement avec une grande souffrance."


"Je n'ai jamais reçu de faveurs surnaturelles

dont je n'ai tiré profit. Quels effets concrets ?

Une admirable connaissance intérieure de

Dieu et de son inconcevable grandeur; une

meilleure connaissance de moi-même et

la conviction de devoir rechercher l'humilité;

une grande réserve par rapport aux choses

matérielles et un très grand amour pour

Dieu et la vertu. Je reconnais également que

ces trésors du Ciel ont fait naître en moi un

vif désir d'entrer en relation avec des

personnes qui ont elles-mêmes su recueillir

ce qu'elles ont reçues pour avancer dans la

science spirituelle de l'intériorité."


"Toutes les personnes qui vivent au niveau

de leur âme et dans l'oraison régulière,

m'aident beaucoup à m'élever vers l'auteur

de tout merveille, Dieu seul. Je suis également

poussé à m'abandonner à la Providence et

ne prête alors plus une attention inquiète aux

évènements heureux ou malheureux de la

vie car aucun souci ne me tracasse plus

vraiment désormais !"


"J'avoue avoir été parfois gêné de percevoir

que certains comprenaient combien

le Seigneur opérait en moi, mais finalement

me rendant compte que je n'en devenais pas

meilleur, j'y suis également devenu plus

indifférent ! Il y a une plus grande gêne

et même un grand doute : comprendre que

malgré les bienfaits de Dieu, on succombe

si souvent aux mêmes assauts de l'ennemi...

Comment vaincre ce doute quand une

lumière intérieure me montre toutes les

chutes dans lesquelles je retombe

invariablement malgré tous les trésors

dont le Seigneur me comble habituellement ?

Ce que je comprends néanmoins en toute

vérité, c'est que même dans un tel moment,

mon cœur aime beaucoup plus que mon

intelligence ne connaît. Il n'y a pas de doute

là-dessus et c'est même ce dont je suis le

plus sûr après les vérités de foi..."




 
 

 Eric HERTH

    prêtre catholique

 

Théologie spirituelle

des Pères de l'Eglise et des Auteurs chrétiens

à l'Institut de Spiritualité

de l'Université Grégorienne de Rome  (1984-1990)

Enseignement de la spiritualité catholique

et de la Théologie patristique  (1990-2007)

eric.herth62@gmail.com 

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