Anthologie
Sainte Catherine de Sienne,
Eric Herth, Artège, 2009
Je vous demande d’être
une colonne ferme,
inébranlable, en vous fortifiant
dans les vraies et solides vertus
par la connaissance de vous-même,
afin que vous puissiez faire
parfaitement dans la sainte Eglise
ce que vous êtes appelé à y faire. (…)
Ne dormons plus, maintenant qu’il faut veiller,
mais appliquons-nous avec ardeur à nous connaître
et à connaitre l’infinie bonté de Dieu en nous.
(Lettre 30)
C’est en vain que vous travaillez
à garder la cité,
si Dieu ne la garde ; c’est-à-dire
si vous ne Le regardez
dans tout ce que vous faites.
(Lettre 71)
Dans toutes vos actions,
ayez Dieu devant les yeux,
en vous disant à vous-même,
lorsque les désirs déréglés
se révoltent contre
votre sainte résolution :
pense mon âme, que le regard
de Dieu est sur toi,
qu’il pénètre le secret de ton cœur ;
pense que tu dois mourir,
que tu ne sais pas quand, et
qu’il te faudra rendre compte
au souverain Juge
de toutes tes actions.
(Lettre 236)
Aimez, aimez,
pensez que vous avez été aimé
avant d’être aimé.
(Lettre 74)
Pour toute créature raisonnable,
la vie est un pèlerinage ;
ici-bas n’est pas notre fin :
le but que nous devons atteindre, et
pour lequel nous avons été créés,
est la vie éternelle.
(Lettre 302)
Qu’est-ce que la vie éternelle ?
La vie éternelle n’est pas autre chose
qu’une volonté en paix, en harmonie
avec la volonté de Dieu,
une volonté soumise qui
ne peut désirer et
vouloir que ce que Dieu veut ;
et tout le bonheur de ceux qui
en jouissent est fondé
sur cette volonté pacifiée.
(Lettre 228)
Dieu souvent ne nous accorde pas
ce que nous demandons,
aussi vite que nous le voudrions,
pour augmenter notre faim et
notre désir, parce qu’Il aime voir
devant lui l’ardeur de sa créature.
(Lettre 237)
Plus vous aimerez Dieu,
plus s’augmentera votre
amour du prochain.
(Lettre 63)
Prends garde d’aimer ton prochain
par intérêt ; ce ne serait pas là
un amour fidèle, et cet amour
ne répondrait pas à l’amour
que Dieu te porte.
Dieu t’a aimé gratuitement,
et Il veut que cet amour
que tu ne peux lui rendre,
tu le rendes à ton prochain,
en l’aimant d’un amour gratuit
et non pas intéressé.
(Lettre 231)
C’est au moyen du prochain
que se trouve l’amour que
nous avons pour Dieu.
Notre amour ne peut être
utile à Dieu ; mais Dieu veut que
nous l’utilisions pour le prochain,
en supportant ses défauts,
en priant pour lui
avec compassion et patience,
en pardonnant les injures
qu’on nous fait, en respectant
comme nous le devons ses serviteurs.
(Lettre 312)
Les défauts et les mauvais exemples
des pasteurs ne doivent pas
détruire le respect
que nous leur devons,
puisque la vertu des sacrements
n’est point affaiblie
par leurs fautes ;
et nous devons les respecter
à cause de la vertu des sacrements,
car ils sont consacrés,
et Dieu dans les Ecritures,
les appelle ses christs.
(Lettre 57)