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Saint Ambroise, un Evêque pédagogue

de la doctrine chrétienne !


La présentation suivante ne se veut pas

exhaustive mais originale; elle voudrait

donner le goût et stimuler l'intérêt

de l'étude personnelle. Elle tient compte

des recherches historico-critiques récentes

s'agissant des œuvres esquissées. Il est

bien à propos pour quiconque veut

travailler attentivement une œuvre qui

le nourrisse, de se procurer soi-même

le volume correspondant dans l'excellente

Collection Sources chrétiennes.


Saint Ambroise est un pédagogue de la foi

et également un grand formateur. C'est d'ailleurs

lui qui a donné à Saint Augustin la formation

chrétienne qui lui permit de laisser éclore

sa conversion au Christ. Une conversion du cœur

certes, mais une conversion par l'intelligence...


Cette présentation est nécessairement

partielle et succincte. Rien ne sera jamais

mieux que de se donner les moyens de

travailler les œuvres elles-mêmes.


Saint Ambroise naquit très certainement à Trèves,

entre 330 et 340. Son père chrétien, était un

fonctionnaire de l'Empire. Son éducation littéraire

des plus soignée, fut complétée par une formation

juridique... Entamant alors une carrière

administrative, il fut promu gouverneur

de la Ligurie et de l'Emilie en 373, résidant à Milan.

A la mort de l'Evêque Auxence, le peuple chrétien

réclama vivement Ambroise comme Evêque.

Mais il n'était encore que catéchumène !

Il fut donc baptisé, reçut les saint Ordres,

devint l'Evêque du siège de Milan en 373

et distribua aussitôt ses biens personnels

aux nécessiteux de sa ville.... Il meurt en 397.


Ce qui frappe chez lui, c'est la qualité

de sa prédication. Doué d'un réel

talent oratoire évangélique, il sait toucher

les cœurs comme les intelligences...

Saint Augustin ne s'y trompera d'ailleurs pas

en l'écoutant prêcher : le successeur des

Apôtres à Milan est un Pasteur et un Docteur !

L'étude assidue des Pères de l'Eglise et

donc des débuts de la Tradition, tout autant

que celle de l'Ecriture Sainte, nourrissait

son quotidien ! Nommé évêque à l'improviste,

son souci permanent fut de se former

sans relâche ! Malgré ses influences orientales

(Athanase, Didyme, Cyrille de Jérusalem,

Basile, Grégoire de Nazianze...) Ambroise

demeure un écrivain bien latin par la pensée

et par la langue… Son enseignement

principalement à l'adresse des Catéchumènes

et des néophytes, est essentiellement

catéchétique et pratique. Peu soucieux

de sa réputation littéraire, Ambroise est

d'abord un pasteur, convaincu de la nécessité

d'enseigner les rudiments de la foi et de se faire

comprendre. De plus, à son amour passionné

pour la patrie romaine, il sut allier une haute

conscience des droits de l'Eglise et veilla toujours

à les faire respecter !

Par son zèle et sa compétence, il illustre

ce que fut l'épiscopat chrétien naissant

des premiers siècles : une pépinière

de Docteurs de la foi ! Les Pasteurs infatigables

d'une authentique vie spirituelle, au service

des Membres vivants du Corps du Christ !

Comme ancien catéchumène, le soin des futurs

baptisés est nettement au cœur

de sa préoccupation pastorale...


La lecture d'Hyppolite de Rome (170-235)

se perçoit dans l'intérêt d'Ambroise

pour la théologie de la Liturgie.


Nous présentons ici trois documents

à l'adresse des catéchumènes, qui nous

renseignent sur les rites de l'initiation chrétienne

dans l'Eglise de Milan à cette époque...


L'explication du Symbole de la foi

Des Sacrements

Des Mystères


L'explication du Symbole de la foi

Explanatio symboli


"Ce n'est pas un sermon, mais la sténographie

d'une séance de traditio symboli", indique

le traducteur du volume 25bis de l'édition

des Sources chrétiennes des trois œuvres

ici présentées. C'est-à-dire, une mise en forme

par écrit, d'une catéchèse en vue d'expliquer

et de remettre le Credo à des catéchumènes.


Le terme symbole signifie d'ailleurs règle,

contenu de la foi, apport normatif


La Tradition (traditio : remise) du Symbole

de la foi au catéchumène, lui permettra de le

rendre à son tour par sa proclamation publique

(reditio : rendre, redonner, proclamer)...


Datation : cela a peu d'importance quand nous

savons que le texte a été prononcé par Ambroise,

mais les études indiquent par regroupements

380-390, en sachant qu'Ambroise est mort en 397.


Premières éditions du texte : 1813 et 1952


Quelques citations :


"Ce symbole qui est un signe spirituel,

ce symbole qui est l'objet de la méditation

de notre cœur et comme une

sauvegarde toujours présente. C'est vraiment

notre trésor le plus intime." (1)


"Les Saints Apôtres s'étant rassemblés,

firent un bref résumé de la foi, afin que

nous saisissions brièvement la suite de toute

notre foi. La brièveté est nécessaire pour que

ce soit gardé toujours dans la mémoire

et le souvenir." (2)


"Vous connaissez deux choses : Il est ressuscité

de la mort, Il siège à la droite du Père. La chair

n'a donc pu faire aucun tort à la gloire de la

divinité." (5)


"Nous croyons au Père, nous croyons au Fils

comme nous croyons à l'Eglise, à la rémission

des péchés et à la résurrection de la chair." (6)


"S'il ne faut rien retrancher aux écrits d'un seul

Apôtre, rien ajouter, comment mutilerons-nous

le symbole que nous avons reçu comme transmis

et composé par les Apôtres ? Nous ne devons

rien retrancher, rien ajouter. Tel est le symbole

que garde l'Eglise Romaine, celle où a siégé

Pierre le premier des Apôtres, et où il a apporté

la sentence commune." (8)

"Le symbole (le credo) ne doit pas être écrit;

car vous avez à le rendre, mais que personne

ne l'écrive. Pour quelle raison ? Nous l'avons

reçu de telle façon qu'il ne doit pas être écrit.

Que faut-il faire ? Le retenir ! (...) Tu me dis :

- Comment peut-on le retenir si on le l'écrit pas ?

- On peut le retenir mieux si on ne l'écrit pas.

Pour quelle raison ?

Ce que vous écrivez, en effet, sûrs que vous êtes

de pouvoir le relire, vous ne vous mettez pas à le

repasser chaque jour en le méditant...

Au contraire, ce que vous n' écrivez pas,

vous craignez de l'oublier, vous vous mettez

à le repasser chaque jour. Or c'est un grand

secours (...) Repassez-le en vous-mêmes,

surtout, en vous-mêmes... (9)





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