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Dadisho' Qatraya, de langue syriaque,

est un témoin de l'Eglise d'Orient et

de la mystique chrétienne au VIIème siècle...



Nous ne connaissons quasiment rien de

cet auteur chrétien, si ce n'est par ses Ecrits.

Natif du Qatar, il est moine dans le Khuzestan

(Beth Houzayé) : d'abord dans le couvent

de Rabkennaré, où il se fit moine ; dans celui

de Rabban Sabor (Sustar,) et dans celui

des Saints-Apôtres.


Nous donnerons

ici accès à son Commentaire syriaque des

Apophtegmes des Pères du désert :

"le Commentaire sur le paradis des Pères",

(traduit dans la Collection des Sources Chrétiennes...)


Cette présentation est nécessairement

partielle et succincte. Rien ne sera jamais

mieux que de se donner les moyens de

travailler les œuvres elles-mêmes.


Ce Commentaire de la vie spirituelle des moines,

se présente comme un dialogue entre frères

qui se posent des questions sur le paradis,

Dadisho étant prié d'y répondre...


De ces dialogues, surgit une sève spirituelle

mêlée à la nature humaine, avec laquelle nous

retrouvons bien des éléments et des intuitions

d'Evagre le Pontique... (IVème) :

(L'impassibilité, la quiétude, la vision

et la lumière, la prière, la liberté spirituelle,

les passions, la vie fraternelle

l'obéissance à Dieu, l'amour de Dieu

et des hommes, les fins dernières,

les sacrements...)


Commentaire sur le paradis des pères

(SC 626, 627, 628)


NB1 Quand il est question de l'intellect

dans les textes ci-dessous, il ne s'agit pas

de ce qu'on entend habituellement.

L'intellect du contemplatif, est cette

conscience vécue de la présence et de

la lumière de Dieu qui le transforme

de jour en jour, en lui donnant la capacité

de dépasser les apparences du monde

pour percevoir presque instinctivement

la réalité de l'Invisible...



Quelques citations :


"Toute œuvre qui te semble être de Dieu

et que ta volonté désire, fais-la

et Dieu sera avec toi..." (I, 2)


"La discipline de la quiétude est plus grande

que toute autre discipline (...) la discipline de

la quiétude est plus élevée que le service

du prochain..." (I, 2)


"L'amour de Dieu est plus élevé et plus excellent

que celui envers les hommes..." (I, 6)


"Arsène, fuis, garde le silence et vis dans la

quiétude..." (I, 6)


"Dieu cherche chez les hommes l'intention

bonne et le zèle pour les œuvres de justice,

qui naît de l'amour qu'on a pour Lui..." (I, 10)


"La pureté du cœur vient de la conduite de

l'intellect : la conduite de l'intellect est la prière

sans cesse et la lutte avec les démons." (1, 26)


"Chez tous les moines, la lumière de Dieu ne

se lève pas dans leur cœur, tant que celui-ci

n'a pas été purifié par les labeurs et les combats

de longue durée..." (I, 31)


"Acquiers encore bien d'autres vertus que celles

du commun comme la bonté, la douceur,

la sérénité, l'humilité, la miséricorde, la capacité

du pardon, le discernement

et la compréhension..." (I, 32)


"Les saints pères avaient pris conscience de la

multitude de pièges que les démons posaient sur

les ailes de leur intellect afin qu'il ne pût s'envoler

en haut vers le Seigneur au moment de la prière,

de sorte que les pensées de l'âme fussent

entremêlées avec les membres du corps..." (I, 43)


"L'ardeur continuelle dans l'amour envers Dieu en

Notre Seigneur Jésus-Christ (...) résulte de la prière

de la prière pure, secrète, incessante et sans

distraction de l'entendement..." (I, 47)


"Voici ce que dit un jour un des démons à

Abba Pacôme : - le moine avec qui je fais la guerre

est très fort. Chaque fois que je m'approche de

lui pour semer en lui des pensées, il se tourne vers

la prière et moi je brûle et je dois le quitter -" (I, 51)


"La tentation du moine c'est une pensée qui lui

monte dans la partie passible de l'âme qui

obscurcit l'intellect." (Dadisho' citant Evagre (I, 63)


"L'orgueil consiste à se croire juste, plus juste

que les pécheurs, et de s'imaginer vertueux,

plus vertueux que les gens faibles..." (I, 70)


"Il y a beaucoup de maisons dans la maison du Père,

et les unes sont plus glorieuses que les autres..."

(I, 79)


"Dieu n'entreprend jamais rien de manière inique

ou partiale chez aucun des êtres raisonnables qu'Il

a créés, ni chez les pécheurs, ni chez les justes..."

(1, 92)


"Dieu dans sa prescience, connaît tous les

changements de volonté des êtres raisonnables

avant qu'ils n'aient lieu. Cependant Il ne contraint

pas la liberté de la volonté..." (1, 97)



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