Lazare de Béthanie !
5ème Dimanche de Carême A
Ce qui a toujours caractérisé dans l'histoire,
la légitimité d'un chef et d'un(e) responsable
humble et mature, digne d'exercer vraiment
une charge d'autorité avec et pour les autres,
c'est la magnanimité ;
une belle qualité, précieuse,
alchimie affinée
entre l'adéquation du ton utilisé,
à la réalité d'une situation rencontrée,
(aussi difficile soit-elle),
et la perception de ce que sont
effectivement les personnes auxquelles
on prétend s'adresser...
Peut-être est-ce
tout simplement le bon sens...
Celui de l'expérience humaine...
Jésus le Fils de Dieu,
homme et Dieu dans la perfection humaine,
a immédiatement perçu le besoin
des deux sœurs de Béthanie.
Non seulement Il l'a anticipé
mais lui a donné un sens plus grand et plus noble
encore que la stricte requête
qui consistait à Lui reprocher la mort
de leur frère...
Jésus n'a jamais été à distance
de la souffrance des autres ;
Il l'a toujours prise en compte et soulagée,
afin d'aller encore plus loin dans sa résolution !
"Lazaros", Lazare,
(de l'hébreu qui signifie "Dieu a aidé"),
va permettre à Jésus
de se révéler comme un homme véritable certes,
et jamais insensible à la peine des autres,
un homme
qui pleure sur un ami récemment mort,
mais un Dieu également,
qui entend redonner la Vie aux hommes...
Marthe et Marie ont une demande
à court terme...
Jésus ne les accable et ne se moque
pas d'elles pour autant !
Il saisit la limite de la demande humaine
afin qu'en la résolvant avec elles,
il puisse élargir la perspective des demandeuses !
Voila la pédagogie de l'homme-Dieu
à laquelle devrait tendre
toute personne déclarant
faire profession d'aider et de servir les autres...
+
Mais à propos,
qu'est donc devenu Lazare
après sa résurrection ?
Les églises orthodoxes orientales
nous enseignent qu'avec ses sœurs,
Marie et Marthe,
ils ont quitté la Judée et se sont rendus à Chypre...
Lazare y est devenu
le premier évêque de Kition,
(Κίτιον, une cité de la côte sud-est
de l'île de Chypre,
actuellement Larnaca).
Il serait mort de cause naturelle en 63,
quelques trente ans
après sa résurrection par Jésus,
(selon saint Epiphane de Salamine au IVème.)
+
Mais dans Sa pédagogie supérieure
d'homme-Dieu
et à la fois proche des personnes humaines
telles qu'elles sont,
Jésus n'avait-il pas une intention
plus fine encore ?
"Déliez-le et laissez-le aller..."
Jésus libère physiquement Lazare
de la mort !
Jésus libère moralement Marthe et Marie
de leur peine !
La pédagogie de l'Homme-Dieu
ne consiste pas à emprisonner les personnes
mais plutôt à les libérer !
C'est pour cela que Jésus est célèbre !
C'est pour cela que Jésus est aimé !
C'est pour cela que Jésus est cru !