"Va chercher la guérison
là où tu as été blessé."
4ème Dimanche de Pâques Année A
Deux versets à méditer....
"C'est par ses blessures,
que nous sommes guéris..."
(1 Pierre 2)
"Je suis la Porte des brebis"
(Jn10)
Nous n'aimerions sans doute pas,
et cela à juste titre, être comparés
à des moutons, quand bien même
il s'agirait de brebis bien dociles
et bien douces...
Jésus emprunte les images
de son époque et de sa géographie.
Quand il ne parle pas
à des pêcheurs, c'est à des bergers qu'Il s'adresse.
Et son ministère terrestre est effectivement
celui du Bon Pasteur lorsqu'Il vient
sur la terre non seulement pour nous sauver,
mais pour nous ramener au Père...
Quand Il dit qu'Il "est la Porte", cela signifie
qu'Il est le seul Médiateur
du seul salut pour les hommes,
un salut unique et universel à la fois !
Non pas un salut pour tous,
mais un salut offert à tous !
Sur la proposition gratuite de Dieu,
rappelons que c'est nous-mêmes
qui décidons de notre salut éternel.
Tous ceux qui, avant Lui,
et qui, après Lui,
nous promettent un salut éternel,
sont des usurpateurs et des trompeurs !
Lui seul Jésus-Christ, peut sauver
nos âmes selon le dessein du vrai Dieu,
si nous décidons librement
et de bon gré, d'entrer par la bonne
Porte : celle de Son Eglise !
+
Mais le Seigneur Jésus
est surtout le Médecin de nos âmes
et peut-être même Celui de nos corps !
Qu'est-ce que la maladie ?
Etymologiquement, cela vient
du latin, male habitus,
aller mal habituellement !
Qu'elle soit physique ou morale,
elle est toujours une épreuve dans notre chair,
une souffrance de notre cœur,
un grand chagrin qui est arrivé et duquel il est
trop difficile de se remettre...
Le Christ ne nous guérit pas
à proprement parler de la maladie
quand elle surgit !
Mais Il lui donne un sens
qui nous permet de l'accepter
pour l'intégrer à notre Chemin
de réparation chrétienne...
A trop vouloir masquer la maladie,
la couvrir ou la museler,
la médecine moderne
peut parfois empêcher le corps de parler...
Le corps a le droit de dire
qu'il n'est pas d'accord
ou qu'il n'en peut plus !
C'est en écoutant notre corps
que nous soignons notre corps.
Je suis mon corps !
L'issue chrétienne de l'épreuve de santé
ne consiste pas à la vivre
à côté de nous-mêmes,
mais à la vivre pleinement avec nous-mêmes
le plus possible.
Car la maladie spirituelle, morale ou physique,
nous renseigne sur notre histoire
personnelle, sur l'état "de notre intérieur"
sur notre âme et sur tout nous-mêmes...
Selon le vieil adage
"connais-toi toi-même"
il faut laisser notre corps
qui a été créé par Dieu,
nous renseigner sur tout nous-mêmes...
Notre corps est sacré
car il est l'expression visible de notre âme !
Si le Christ a été blessé,
c'est pour que nos blessures
rencontrent les siennes...
Il prend nos épreuves dans les siennes,
les transcende, leur donne Sa force ;
et nous comprenons alors
ce que dit Saint Paul :
c'est lorsque je suis faible
par la voie humaine,
que j'apprends dans cette faiblesse,
à devenir autrement plus fort...
Les plus grandes maladies
sont souvent psychologiques et spirituelles.
Dans une perspective chrétienne
intégrale, c'est à dire
dans laquelle le corps, l'esprit
et l'âme sont
tous confiés à Dieu pour vivre
en harmonie,
le Christ est le seul vrai Médecin.
La "mal à die" est précisément
cette dysharmonie
dans les niveaux de la structuration
fondamentale de la personne humaine.
Accepter de confier ses blessures au Christ,
accepter de voir et de dire ce qui fait mal,
c'est déjà entamer un processus de guérison
qui nous conduira assurément
à sa résolution dans l'Eternité !
L'enjeu véritable de la guérison
n'est pas d'abord terrestre.
La guérison s'amorce sur la terre
pour être gagnée dans l'Eternité...
Tout ce que le Christ a fait,
Il l'a fait pour nous,
afin que nous entrions dans Sa Vie
et que nous guérissions de la nôtre !
C'est en cela qu'il est notre Berger
parce qu' Il est notre Médecin !
"Va chercher la guérison
là où tu as été blessé."
(St Ambroise)
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