Il s'est fait homme
pour que l'homme devienne Dieu...
33ème Dimanche du Temps ordinaire
Qu’entend-t-on lorsque les Evangiles
parlent du « Fils de l’Homme » ?
« … Alors on verra le Fils de l’Homme
venir dans les nuées avec grande puissance
et avec gloire… »
(Mc 13)
Dans les Evangiles, l’expression
« Fils de l’Homme »
se rencontre soixante-dix fois…
On trouve dans l’Ancien Testament
l'appellation « fils d’homme »
pour désigner un fils d’humanité,
un enfant de l’humanité créée…
Le prophète Ezéchiel lui-même
est interpellé par Yahvé
comme « un fils d’homme »,
et devant la gloire de Dieu,
il est rappelé à sa condition humaine…
(Ezéchiel 2)
Dans une vision qui lui est propre,
(chapitre 7)
le prophète Daniel voit venir
sur les nuées « un Fils d’Homme » …
C’est dans ce texte de Daniel
une dénomination plus forte encore
que celle de "Messie…"
Il s’agit très certainement
de Jésus, Dieu fait homme,
qui retourne avec un corps de ressuscité,
un corps glorifié, dans la Maison de Son Père…
S’il n’avait pas quitté le Père,
en revenant vers Lui
Il ne nous avait jamais quittés non plus…
Il s’agit du Rédempteur, à la fois Fils de Dieu
et fils de l’humanité à jamais rachetée…
La croyance persistante chez les juifs,
de ce Sauveur céleste
prêt à se faire « connaître »,
prépare d’ailleurs la révélation
évangélique du Messie,
et donc de Celui qui, à la droite du Père
nous seconde toujours par Sa grâce
car Il est vraiment "Fils de Dieu..."
Celui qui continue de suggérer de là où Il est,
et "au cœur" de chacun, la gratuité de Son salut,
l'a historiquement réalisé dans les trois jours
de la fin de Son séjour terrestre…
Le Dieu éternel, Dieu pour toujours,
est en effet, devenu homme
afin que la personne humaine
partageant désormais la vie divine,
ne cesse pas elle non plus,
d’être toujours bien humaine
en recueillant par sa nouvelle condition
les moyens de lutter contre le mal…
La coexistence de l'humanité et de la divinité
de Jésus dans une même personne
semble à nos yeux difficilement compréhensible !
C'est le mystère de Dieu en Jésus
qui est à la fois Fils de Dieu
et Fils de l'Homme...
La croyance juive de l’époque
ne présupposait cependant pas
que le Dieu éternel puisse à jamais assumer,
à ce point, notre nature humaine…
C’est donc bien le propre de l’Alliance nouvelle
et éternelle en Jésus-Christ !
D’ailleurs, au moment
où il subissait la lapidation,
le diacre Etienne s’est écrié :
« Je vois les cieux ouverts
et le Fils de l’Homme
debout à la droite de Dieu… »
Et le texte des Actes poursuit :
« ils se bouchèrent alors les oreilles,
et se précipitèrent sur lui ;
ils le poussèrent hors de la Ville ! »
(Actes de Apôtres 7)
Le vieux réflexe ancestral du jet de pierres
exprimera toujours chez les humains,
le même dépit :
"je te rejette;
il est impossible que ce soit comme tu le dis… !
Cette réalité d’un Dieu éternel
qui se rend proche en Son Fils
pour nous donner leur Esprit commun,
sera toujours le cœur du Christianisme
par le Mystère de l’Incarnation !
Dieu qui dit dans l’Ancien Testament
« Je suis Celui qui suis »
(Exode 3,14)
a voulu que Son Fils Jésus en Son éternité,
ne cesse pas d’être ce qu’en nous,
Il était alors devenu : le Fils de l'Homme,
« afin que vous sachiez que Moi aussi, Je suis »
(Jn 8, 28)
Dieu s'est fait homme pour diviniser
l'homme créé à Son image...
Jésus-Christ est bien vrai Dieu et vrai homme
et cela, jusque dans le Ciel !
Les deux natures, l'humaine et la divine,
ne sont pas en Lui juxtaposées...
C'est la même Personne !
Il n'est donc pas très étonnant que nous soyons
un jour appelés
nous enfants des hommes,
et enfants adoptifs de Dieu en Jésus-Christ,
à retrouver un corps dans l'éternité,
à la fin de ce monde...
Quelle grâce de pouvoir
mieux comprendre cela à la veille
du Mystère humain et divin de Noël !
Il est ce qu'Il est
"propter nos homines
et propter nostram salutem"
pour nous les hommes (les humains)
... et pour notre salut,
ainsi que l'exprime si merveilleusement
notre credo !