Si Dieu permet à l'homme d'exercer sa liberté
alors, Il permet l'incroyance !
20ème Dimanche du Temps Ordinaire Année A
1
La liturgie de ce dimanche
nous dit en Isaïe 56,
que tous les peuples sont appelés
à rendre le même culte
au même Dieu éternel,
par le Sacrifice de Jésus-Christ !
C'est ce qui a été
préconisé au Concile Vatican II :
permettre l'inculturation
de la même liturgie
dans toutes les langues
de tous les peuples
pour confesser la même foi
dans l'intelligence de sa
propre culture !
Pourquoi d'ailleurs, venons-nous
à la Messe le Dimanche ?
Pour honorer ce que le Christ
Lui-même nous a dit :
"faites ceci en mémoire de moi !"
Rendre le culte véritable au vrai Dieu,
est un devoir de la personne chrétienne
qui sait ce qu'est le témoignage
de la vraie foi !
"Priez, frères et sœurs,
nous dit le prêtre à l'offertoire,
afin que mon sacrifice qui est aussi le vôtre,
soit agréable à Dieu le Père tout -puissant !"
Et nous répondons très adéquatement :
"Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice
à la louange et à la gloire de Son Nom ,
pour notre bien et celui de toute l’Eglise."
Nous nous offrons,
dans l'offrande du Christ
réitérée chaque dimanche,
ainsi qu'Il nous l'a commandé
et par les mains du prêtre,
afin que notre vie devienne
la messe de Jésus.
Telle est la seule raison
de notre pratique dominicale :
"devenir quelque chose du Christ,
devenir un autre Christ !"
Et cela se fait dans une église consacrée
à cet effet, qui sera toujours et d'abord,
une Maison de prière pour tous les peuples !
2
Malgré cela, nous avons entendu
la Lettre de Saint Paul aux Romains 11
(ici retraduite du grec),
qu'il n'est pas aisé de comprendre,
si nous tentons comme trop souvent,
de vouloir à tout prix nous l'appliquer
d'abord à nous-mêmes... !
Ce que dit saint Paul concerne
d'abord les juifs et le juif qu'il était,
qui ont refusé d'accueillir
le Messie Jésus Sauveur !
"J'honore dit-il, mon ministère
dans l’espoir de susciter
l’intérêt de mes frères de sang
afin de permettre leur salut...
Si le fait qu’ils se tiennent en retrait
de la foi au Christ,
a permis la réconciliation
du monde avec Dieu par le Christ,
alors leur témoignage de foi
serait une vraie résurrection ! "
Et ce que dit saint Paul concerne
également les païens, puisque
le peuple nouveau des chrétiens
s'est formé avec les païens
et les juifs ensemble, convertis au Christ !
Mais il en est parmi chacun d'eux,
"qui se sont enfermés dans le refus de croire !"
Jadis, en effet, poursuit Saint Paul,
vous aviez refusé de croire en Dieu,
et maintenant, par suite de leur refus de croire,
vous avez reçu la miséricorde par la foi !
De même, maintenant,
ce sont eux qui ont refusé de croire,
par suite de la miséricorde que vous avez reçue,
mais c’est pour qu’ils connaissent
la miséricorde, eux aussi !"
Et Saint Paul termine son raisonnement
par cette conclusion admirable
mais qui ne doit pas être par nous,
comprise de travers :
" Dieu, en effet, a permis
que tout homme puisse s’enfermer
dans le refus de croire,
afin de faire à tous miséricorde…"
Cela ne veut absolument pas dire
que chacun puisse faire ce qu'il veut
puisque le salut en Jésus-Christ
sera à ce point universel
qu'il couvrira même le refus de Dieu !
Cela veut dire qu'en laissant
à la personne humaine
le plein exercice de sa liberté
et de son libre arbitre,
Dieu lui permet de devoir
se situer par elle-même
librement et volontairement
face à l'évènement historique
de la Révélation de Dieu
en Jésus-Christ !
Dans la Tradition bimillénaire chrétienne,
il a toujours été clair que toute personne
devait en toute droiture et sincérité,
rechercher le plus droitement
possible la vérité sur Dieu,
la vérité de Dieu,
pour lui donner son assentiment
libre et raisonnable.
C'est cette démarche d'honnêteté intérieure
qui donne à tout homme,
accès au Salut de Dieu en Jésus :
« La Sagesse éternelle, dit saint Augustin
est le principe de toutes les créatures
capables d’intelligence ;
et cette sagesse, demeurant toujours la même,
ne cesse jamais de parler à ses créatures
dans le plus secret de leur raison,
afin qu’elles se tournent vers leur principe... »
(Saint Augustin, de la Genèse, chapitre 50)
3
Et c'est le sens dans l'Évangile de ce jour
du récit de cette femme cananéenne,
qui n'est précisément pas
dans la religion extérieure
dans laquelle elle réclamerait son dû
pour disparaitre ensuite...
Saint Matthieu notifiant que cette femme
est cananéenne, insiste
sur le fait qu'elle provient de contrées
où l'on était encore restés idolâtres...
Mais c'est pourtant elle qui,
venant se mettre à genoux
devant le Christ,
Lui rend le culte véritable
de la vraie foi humble,
confessante et adoratrice :
"Seigneur, viens à mon secours !"
comme le psalmiste qui s'écrie :
"Dieu viens à mon aide !"
Elle se convertit au vrai culte
d'adoration du Dieu véritable...
+
Dieu attend de nous
"que nous fendions l'armure"
pour laisser passer en nous la vraie vie
de la vraie foi,
dans l'humilité sincère
de la soumission de notre intelligence
humaine et de notre volonté
à ce que nous découvrons qu'Il est vraiment !
Cela peut prendre du temps,
et pour un temps justement,
Dieu permet que certains,
plus ou moins consciemment,
plus ou moins volontairement,
s'enferment en effet, dans le refus de croire,
et parfois, cela jusqu'à leur propre mort !
Mais nous savons aussi que
Dieu seul connaît l'intérieur
et des têtes et des cœurs !
Qui peut dire qu'il restera
enfermé jusqu'au bout
à un évènement historique dont
il sait au fond, ne pouvoir
raisonnablement nier l'existence :
la venue effective de Dieu sur la terre,
un jour du temps qui a réellement existé... ?