Consolamini, consolamini !
(en latin, strophe du Rorate Caeli)
Consolez, consolez mon peuple...
2ème Dimanche du Temps de l'Avent B
Nous lisons et méditons
ce magnifique passage du Prophète Isaïe
au chapitre 40 :
"Consolez, consolez mon peuple !
Parlez au coeur de Jérusalem...
Toi, monte sur une haute montagne
et proclame : "voici votre Dieu!
Voici le Seigneur Dieu ...!"
De quelle consolation peut-il bien s'agir ?
La consolation n'est pas à entendre ici
en un sens affectif,
comme on consolerait un enfant...
C'est plutôt de cette manière
qu'il faudrait la comprendre :
Dieu nous donne une réponse
qui nous fait vivre,
qui donne un sens à notre vie !
Nous savons que dans l'Ecriture sainte
et tout particulièrement l'Evangile,
l'Esprit de Dieu est appelé
le Consolateur, le Défenseur, l'Avocat...
Dieu vient donc jusqu'à nous, dans la force
de Son amour rédempteur
en entrant Lui-même
dans notre histoire humaine
et dans notre histoire personnelle !
Et c'est comme cela qu'Il nous sauve...
1
À Noël, Il nous console et nous donne
Sa vertu de guérison intérieure
pour racheter notre humanité
et la féconder par Sa divinité.
2
À Noël, Il nous console
de nos culpabilités, de ces sentiments
confus et récurents que nous pouvons éprouver
à propos de notre passé,
à propos de notre vie avec nos proches !
Sa divinité se marie donc avec notre humanité,
non pour en épouser le péché,
mais pour racheter nos "râtés"
et nos actes manqués !
Tous ceux que nous nous
reprochons si amèrement...
3
À Noël, Il nous console
de ces éternels recommencements
où nous trébuchons toujours
sur les mêmes obstacles
et nous attardons constamment
dans les mêmes ornières...
En Dieu, rien n'est jamais irrémédiable
s'agissant de notre histoire,
de nos inclinations de tempérament
et de caractère, indéniablement
dérèglées par l'héritage du péché originel..
(Qui a étudié le sens de sa foi,
qui est entré dans l'intelligence
de ce qu'il croit,
sait que le péché originel
a été déterminant...)
Dieu incarné, le Christ est médecin,
le médecin des âmes ...
À Noël, Il nous console
de la triste impression
que nous avons, de devoir
sempiternellement recommencer les mêmes
efforts, tenir les mêmes
perspectives cohérentes,
et fonder les mêmes espérances
à propos de la guérison de nos blessures intérieures,
spirituelles, humaines et psychologiques !
Dieu incarné, le Christ est médecin,
le médecin des âmes ...
À Noël, Il nous console et nous guérit
de l'impression diffuse mais toujours fréquente,
de l' "inutilité de notre vie..."
Ce sentiment qui nous traverse parfois,
qui nous submerge quelque fois
mais que nous n'osons pas bien nous avouer,
tant on nous a formatés à devoir
être toujours productifs !
À Noël, nous comprenons
qu'il n'est pas nécessaire
de faire tant et tant d'activités
pour tenter de donner un sens à notre vie !
Car avec Noël, tout prend son sens,
le sens que Dieu donne à notre Vie
en l'associant à Son action divine en nous,
dans notre monde,
pour nous et pour notre monde ...
4
À Noël, tout prend un sens,
le sens que Dieu donne
à notre vie souvent contradictoire,
en ne cessant de vouloir la racheter...
Si nous vivons dans la pauvreté,
et l'indigence, l'injustice parfois,
la solitude, la souffrance ou la maladie,
la méchanceté humaine même,
non qu'il faille nous en contenter,
mais que n'a t-Il Lui-même enduré
pour racheter l'impensable,
en vue de notre rétablissement effectif et définitif.
5
L'Artisan de cette consolation divine,
le Dieu chrétien,
le Dieu de l'Amour sauveur,
nous demande de la répandre autour de nous...
C'est cela l'apostolat de la grâce de Dieu :
faire percevoir à ceux que nous côtoyons
que pour tenter de se comprendre soi-même,
il faudrait chercher à se retrouver
en Dieu et par Celui, le Christ,
qui s'est fait l'un de nous !
+
ô Chrétien, reconnais
ta grâce, ta chance,
ton bonheur et ta dignité :
tu as été façonné
d'une manière inédite ;
tu es humain et tu es divin !
Voila la source de ton salut et de ton originalité,
mais aussi de ta complexité ...
Consolamini ! Consolez !