On en mangera et il en restera !
17ème Dimanche du Temps ordinaire
"On en mangera et il en restera !"
Voici la réflexion d'Elisée au Second Livre des Rois
(4,44)
Jésus nourrit une foule nombreuse
dans l'Evangile de ce jour
(Jn 6,1-15)
Il y a toujours eu dans la tradition chrétienne,
un lien étroit entre la façon de se nourrir
et la façon de rechercher ce qui
dans notre vie, est de nature
à nous ramener au beau, au vrai, à l'unique !
Dans la Tradition chrétienne ancestrale,
on ne consomme pas des paquets tout faits,
des produits préparés et prémâchés,
des aliments souvent fort transformés,
trop abondants, et en fait peu nourrissants ;
mais on consomme habituellement des choses
simples et brutes
pour bien se nourrir d'abord !
Et non pour se gaver par un trop plein qui,
le plus habituellement,
nuit à la santé physique
comme à la santé spirituelle.
Qu'acceptons-nous en effet,
de laisser entrer en notre intériorité
comme nourriture, comme idées,
comme images, comme représentations,
tandis que nous sommes invités à marcher
sobrement vers la Terre promise
de notre Eternité ?
Dans la tradition chrétienne,
l'habitude du trop plein physique
ne permet plus alors
la disponibilité spirituelle...
Dans la Tradition chrétienne ancestrale,
tout est toujours lié :
l'homme est un cueilleur-chasseur
qui se sert dans la création de ce dont
il a besoin, sans chercher à l'abîmer
pour sa jouissance excessive...
Il prend juste ce dont il a besoin :
"Donne-nous aujourd'hui le pain de ce jour !"
De même, la personne chrétienne
recherchera une nourriture spirituelle sobre :
peu de mots, mais nourrissants et bien choisis,
à ruminer pour en vivre !
S o b r i e t a s,
le mot est celui-ci !
(sobrius, celui qui n'est pas ebrius...)
La recommandation de la sobriété
en tout, est une constante
dans la Tradition chrétienne bi-millénaire...
C'est en effet de quelques pains et de poissons
que Jésus sut nourrir cinq mille personnes...
Et il en resta !
"Rassemblez le surplus dit Jésus,
afin que rien ne se perde !"
Le choix de la "sobrietas"
se concrétisa à la fin de l'Evangile,
lorsque Jésus comme souvent,
se retira dans la solitude de la montagne,
disponible dans son corps
pour prier et adorer Lui seul, Son Père...
Toute la Tradition des Pères de l'Eglise
a toujours insisté sur "la simplicité des moyens
pour goûter la grandeur des effets !"
(Tertullien III ème siècle)
Ainsi le sacrement par exemple :
une parole attachée à un geste,
qui signifient effectivement
et simplement ce qu'ils veulent dire,
sans qu'il soit besoin de faire
une périphrase pour comprendre...
Veillons avec Jésus
à la qualité de notre nourriture !
Une nourriture plus saine
et moins abondante, préserverait sûrement
notre santé, et permettrait peut-être
à un plus grand nombre d'en bénéficier,
tandis qu'une vraie nourriture du cœur
et de l'esprit, nous rapprocherait
assurément de Dieu et du Mystère de la foi !